Agent de sûreté

Les actes de terrorisme précurseurs des attentats du 9 septembre 2011 ont conduit au renforcement de la surveillance dans les aéroports. Toutes les zones de l’aéroport sont désormais sous surveillance. Les personnes circulant dans la zone aéroportuaire, les bagages, les soutes, le fret, rien n’est laissé au dépourvu. Dans ces contrôles, l’agent de sureté a un rôle essentiel. Connaissez-vous le rôle de l’agent de sureté ? La formation nécessaire et les qualités requises pour exercer ce métier, l’évolution possible vers d’autres fonctions, tout est passé en revue.

Le rôle d'un agent de sureté

La sécurité est primordiale dans un aéroport. Les personnes présentes doivent se sentir en sécurité lorsqu’elles veulent prendre l’avion. Depuis 1996, ce ne sont plus les policiers qui exercent les contrôles dans l’aéroport. Ce sont des opérateurs privés ayant passé un contrat avec une société d’aéroport (Aéroport de Paris) qui s’en chargent… C’est là qu’intervient l’agent de sureté. Il est recruté par une entreprise privée pour contrôler les personnes présentes : les équipages, le personnel navigant, mais aussi les voyageurs, leurs effets personnels et leurs bagages. Son rôle est de s’assurer qu’aucun objet prohibé ne sera introduit dans l’aéroport ou l’avion.

Les différents postes de l'agent de sureté

Il peut intervenir dans toutes les zones de l’aéroport et, selon la spécialisation, exercer différentes fonctions dans le cadre :

  • de l’inspection des différentes zones de l’aéroport
  • de l’inspection des véhicules
  • de l’exercice d’une mission de surveillance
  • du filtrage et du contrôle des passagers
  • du filtrage et du contrôle des bagages

Le poste d’agent de sureté est aussi appelé « poste d’inspection filtrage ».

Le rôle de l'agent de sureté avant le passage en salle d'embarquement

Son rôle à l’entrée de la salle d’embarquement consiste à :

  • Vérifier les effets personnels et bagages sur le tapis : avant le passage en zone d’embarquement, il vérifie l’identité et le billet d’avion du voyageur et lui demande de déposer les affaires personnelles dans un bac : sac à main, bijoux et d’ôter manteau et chaussures, sur le tapis roulant.
  • Passer au rayon X tous les effets personnels : l’agent de sureté visionne aux rayons X l’intérieur des sacs, des bagages de cabine pour y détecter tout objet interdit : liquides, ciseaux, briquet, canif… En cas de détection d’un objet prohibé, il invite le détenteur à le jeter dans une poubelle spécialement destinée à cet usage.
  • Inviter à passer sous le portique de détection métallique… les agents sureté de l’aéroport sont habilités à faire une palpation sur les habits, après avoir demandé son autorisation à la personne à contrôler. Il peut également se servir du magnétomètre qui est un appareil de détection électronique.
  • Vérifier que le passager récupère bien ses affaires personnelles à la sortie de l’appareil à rayons X.

En cas de problème, il doit faire intervenir son encadrement ou le personnel de police.

Agent de sûreté

Son rôle dans les autres zones de l'aéroport

 

  • Vérifier les zones de parkings de l’aéroport : il peut intervenir en cas de véhicule suspect.
  • Vérifier le fret avec une autorité compétente : il peut se livrer à la fouille du fret.

Les moyens mis à sa disposition

L’agent de sureté doit s’assurer que toutes les règles sont bien respectées. Pour assurer la sécurité et empêcher un acte malveillant, par l’introduction de personnes ou d’objets prohibés, l’agent de sureté dispose d’un certain nombre de moyens :

  • Un appareil à rayon X pour inspecter les effets personnels ;
  • un détecteur d’explosifs ;
  • un portique pour détecter les masses métalliques ;
  • un magnétomètre pour effectuer un contrôle supplémentaire sur les personnes.

Les formations pour devenir agent de sureté

Comme le métier d’agent de sécurité, ce dernier aussi ne nécessite pas de diplôme particulier à la base. Outre des compétences techniques, il sera soumis, lui et son entourage, à plusieurs enquêtes de moralité pour obtenir les autorisations d’exercer.

Les compétences techniques requises

Il doit suivre une formation dans un centre agrée par la commission nationale paritaire de l’emploi et de formation professionnelle des entreprises de sécurité pour obtenir un CQP ASA : Certificat de qualification professionnelle Agent de sureté aéroportuaire. La durée est variable en fonction du poste exercé.
Les candidats sont formés aux réglementations spécifiques du métier : sureté de l’aéroport, sécurité, matières dangereuses, mais aussi aux techniques relationnelles et aux gestes de premier secours.

Les autorisations réglementaires

  • Après la formation, le Conseil national des activités privées de sécurité : CNAPS délivre une carte professionnelle correspondant à l’activité. C’est un établissement public placé auprès du Ministère de l’Intérieur qui garantit la moralité et l’absence de casier judiciaire du candidat. L’enquête administrative doit se renouveler tous les cinq ans.
  • Il doit être en possession d’un titre de circulation aéroportuaire (TCA) sous la forme d’un badge délivré par le Préfet lui permettant de circuler dans les zones réservées de l’aéroport. Ce titre doit être renouvelé tous les trois ans.
    Pour l’obtenir, les règles sont drastiques : être ressortissant de l’Union européenne, avoir un casier judiciaire vierge sont des prérequis. L’agent de sureté doit obtenir la certification après une formation visant à obtenir le badge aéroportuaire, assurée par un formateur certifié par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), et après avoir réussi l’examen de fin de stage. Les généralités de la sureté et son historique, le milieu aéroportuaire et la réglementation, le listing des articles prohibés, les mesures à prendre face à des personnes malveillantes font partie des modules de cette formation.
  • Pour exercer des fonctions d’inspection, filtrage des personnes, de palpations ou de fouille, il doit être habilité par un double agrément, renouvelé tous les cinq ans et délivré par le procureur et le préfet, à la suite de la vérification de son casier judiciaire et d’une enquête de moralité.

Les qualités requises pour un agent de sureté

Le mot d’ordre est « vigilance ». L’agent de sureté doit être concentré pour pouvoir détecter toute personne ou objet susceptible de nuire à la sécurité. Il se doit d’avoir une bonne présentation, car il est en contact avec les personnes circulant dans l’aéroport et avoir le sens du service. Il doit savoir se montrer aimable et ferme pour faire respecter les procédures, les règles en vigueur et pouvoir se maitriser face à un personnage récalcitrant. Compte tenu de la position debout en permanence, il doit avoir une bonne condition physique, y compris en cas de problème. Sa vue doit être excellente et le discernement des couleurs optimal.

Il peut dispenser les premiers secours et, en cas d’incendie, éviter les catastrophes.
La clientèle de l’aéroport étant internationale, l’agent de sureté a des notions d’anglais. Côté pratique, étant donné ses horaires décalés et de week-end, il doit être titulaire du permis B et disposer d’un moyen de locomotion personnel.

Les évolutions de carrière possibles

Les contrats sont souvent de type CDD, compte tenu du caractère saisonnier de l’activité d’un aéroport. Pour obtenir des contrats CDI, l’agent de sureté peut être amené à se former pour exercer d’autres métiers de l’aéroport.
Il peut s’orienter vers des fonctions d’encadrement : chef d’équipe ou superviseur.
S’il dispose des qualités requises, l’agent de sureté peut évoluer vers de fonctions de profiler ou d’agent d’évaluation du comportement. Ce nouveau métier est en phase de développement et vise à effectuer une analyse du comportement des passagers pour détecter les personnes malveillantes. De bonnes capacités d’analyse sont nécessaires pour évoluer vers ce type de poste.

Le rôle d’un agent de sureté est essentiel dans le cadre du besoin de contrôle accru dans les aéroports. Les conditions de recrutement sont particulièrement drastiques pour garantir sa moralité et ses compétences dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La multiplication des types d’emplois dans le domaine de l’aérien permet l’évolution vers d’autres postes.

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